20 Nov

Pain blanc, pain noir

Pain blanc, pain noir

Après la chute du secret bancaire, la chute d’un modèle de management. Après le pain blanc, le pain noir !Quel cataclysme, après plus de deux cents ans de bons et loyaux services, nos banquiers se sont réveillés le 13 mars 2009 sans leur emblématique secret bancaire, forcés et contraints de le laisser tomber sous la pression, entre autres du G20. L’objectif immédiat était de sortir de la liste grise des paradis fiscaux.

Dans le même temps, la confiance du public s’est lézardée. On a découvert que les banques étaient mortelles. Depuis quelques d’années déjà, une nouvelle génération de clients a vu le jour et ils sont de plus en plus compétents sur le plan financier. De plus, de nouveaux acteurs arrivent : start-ups de la finance, plateformes de financement participatif « crowdfunding », géants de l’Internet qui rêvent de récupérer les parties les plus visibles du métier de banquier. Sans parler des nouvelles places financières que sont Londres et Singapour, pour ne citer que celles-ci.

Du pain sur la planche
Ces changements de paradigme ont aussi mis en lumière la pauvreté du management au sein de certains établissements bancaires, où les responsables n’avaient eu qu’à manager par beau temps, en laissant les choses se gérer par elles-mêmes. Là aussi, le réveil a été brutal et a mis en exergue les carences criardes de certains managers, peu ou pas habitués à naviguer par mauvais temps et capables de prendre des décisions parfois impopulaires. Alors, comment sortir de ce pétrin ?Il y a du pain sur la planche !

Depuis 2009, des actions ont déjà été entreprises. Certes, elles se poursuivent actuellement et elles concernent principalement les aspects juridiques et compliances afin de se mettre en conformité avec les nouveaux standards de la finance. Qu’en est-il de la formation des managers qui doivent, pour la plupart, apprendre un nouveau métier, plus technique, plus complexe, avec des compétences managériales leur permettant de motiver des équipes intergénérationnelles et multiculturelles, tout en garantissant la pérennité de la performance sur le long terme? Osons espérer que ce tsunami permettra à cette branche économique, qui a fait les beaux jours de notre Helvétie chérie, d’en tirer les enseignements qui s’imposent et de rebondir comme l’horlogerie a su le faire en son temps. Les outils existent ; faut-il encore avoir la volonté et l’envie au plus haut niveau de les mettre rapidement en application, faute de quoi…